L'IRD est un organisme de recherche public français pluridisciplinaire qui, depuis près de 80 ans, s'engage dans des partenariats équitables avec les pays du Sud et dans les Outre-mer français.

Acteur de l'agenda international pour le développement, ses priorités s'inscrivent dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD).

Ensemble, scientifiques et partenaires de l'Institut proposent des solutions concrètes pour répondre aux défis globaux auxquels les sociétés et la planète font face. Cette relation gagnante-gagnante fait de la science et de l'innovation des leviers majeurs du développement.

L'Institut est placé sous la double tutelle du ministère chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et de celui chargé des Affaires Étrangères.

L’Institut des Géosciences de l’Environnement (IGE) est un laboratoire public de recherche sous les  tutelles du CNRS/INSU, l’IRD, l’Université Grenoble Alpes (UGA) et Grenoble-INP. Il rassemble environ 250 personnes dont 150 membres permanents (chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs) et environ 100 doctorants, post-doctorants et personnels en contrat à durée déterminée. Le laboratoire accueille aussi chaque année plusieurs dizaines de stagiaires et visiteurs scientifiques. Le laboratoire est installé sur trois sites du Campus universitaire de Grenoble (sites Glaciologie, OSUG-B, et Maison Climat Planète). L’IGE regroupe des expertises fortes sur l’observation du climat et des glaciers (e.g. observatoire GLACIOCLIM (https://glacioclim.osug.fr/), ainsi que sur leur modélisation, avec un accès à l’ensemble des calculateurs disponibles nationalement et internationalement. L’IGE constitue l’un des principaux laboratoires de l’Observatoire des Sciences de l’Univers de Grenoble (OSUG) qui est une structure fédérative de l’INSU.

Vous effectuerez votre mission au sein de l’équipe C2H de l’IGE et serez placé.e sous la responsabilité de Fanny Brun, Martin Ménégoz et Isabelle Gouttevin.

(https://www.ige-grenoble.fr/-Climat-Cryosphere-Hydrosphere-C2H-)

Ce post-doctorat s’articule autour de deux projets de recherche : le premier (Ifrog, 2021-2025) est dédié à l’étude de l’impact du changement d’altitude de la limite pluie-neige sur trois glaciers : le Zongo (Andes, Bolivie), le Mera (Himalaya, Népal) et Argentière (Alpes, France). Le deuxième (Recap, 2024-2028) est dédié à l’étude des changements d’accumulation de neige sur les glaciers dans le massif du Pamir, dans les Hautes-Montagnes d’Asie. Le travail proposé ici est décomposé en deux activités distinctes, dédiés à ces deux projets qui s’intéressent tous deux aux liens entre climat et glaciers, avec des approches complémentaires.

1. iFROG

Le premier objectif vise à extrapoler des observations météorologiques locales sur le siècle dernier et dans des projections futures, à partir de sorties de modèles de climat. Il se décompose en trois parties.

2 RECAP

La mission proposée dans ce deuxième objectif vise à produire une réanalyse atmosphérique sur les Hautes Montagnes d’Asie (HMA) couvrant la période 1900-présent, à l’aide du Modèle Atmosphérique Régional (MAR). Cette mission s’intègre dans le projet ANR Franco-allemand RECAP (Combining glaciological field surveys, REmote sensing and regional Climate modelling to Analyse the variability of accumulation in the Pamir mountains), dont l’objectif est d’observer, modéliser et comprendre les liens entre climat et cryosphère dans le massif du Pamir (Tadjikistan). Sous la responsabilité de Martin Ménégoz (CRCN CNRS) et de Charles Amory (CRCN CNRS), votre mission consistera à produire et analyser des simulations climatiques sur la région du Pamir-Karakoram. 

1. iFROG
La première partie consistera à ajuster la réanalyse atmosphérique du centre européen ERA5 sur la période 1950-2020 à l’échelle des trois glaciers. Le site alpin sera privilégié pour les développements méthodologiques qui se feront à partir de méthodes statistiques existantes (type ADAMONT ; Verfaillie et al. 2018). Le candidat/La candidate évaluera la méthode existante, ainsi que d’autres méthodes qui assurent la cohérence physique entre les variables, un aspect essentiel pour l’étude de la limite pluie-neige. Les méthodes basées sur les analogues et l’intelligence artificielle pourront être explorées. Les données d’observation de GLACIOCLIM, seront utilisées comme référence pour l’ajustement statistique. La richesse des jeux de données sur les Alpes permettra de mettre en œuvre une méthode d’ajustement statistique optimale pour cette région avant de l’appliquer aux deux autres sites andin et himalayen.

Dans une deuxième partie, la méthode retenue sera appliquée pour les trois sites sur la période 1960-2100 aux sorties de modèles d’atmosphère globaux (GCMs) et régionaux (RCMs). En plus de fournir des forçages climatiques pour le passé et le futur, un des objectifs de ce travail est de s’interroger sur le bénéfice de l’utilisation des RCMs par rapport à une correction statistique qui serait directement appliquée aux GCMs lorsque l’on dispose de données locales pour réaliser des descentes d’échelle. Les données produites seront utilisées dans le cadre du projet ANR iFROG pour forcer un modèle de bilan d’énergie de surface des glaciers avec l’objectif final de comprendre les processus physiques qui déterminent l’évolution actuelle des glaciers et anticiper leurs évolutions futures.

Dans une troisième partie, les jeux de données produits précédemment seront exploités pour répondre à des questions scientifiques centrées sur l’évolution passée et future de la limite pluie-neige, en lien avec les mesures de bilan de masse des glaciers disponibles sur les trois sites.

2. RECAP
Votre travail consistera :
Calibration du modèle MAR forcé par des réanalyses globales (e.g. ERA20C, ERA5, MERRA2) avec des observations locales et satellitaires (Naegeli et al.,2022), dans des simulations pluriannuelles (e.g.Ménégoz et al.,2013).

Produire une réanalyse climatique couvrant la période 1900-présent. Le domaine d’application comprendra la chaîne du Pamir et idéalement l’ensemble des Hautes Montagnes d’Asie.

Analyse de la variabilité du climat et de la cryosphère à partir des simulations régionales et des observations locales, en suivant les approches développées dans les Alpes (Ménégoz et al.2020;Beaumet et al.,2021).

Interagir avec les membres du projet, en aidant à la mise en place d’ajustements statistiques des sorties de modèle pour étudier les variations locales de la cryosphère sur le siècle dernier.

Éventuellement participer à une mission sur le terrain pour mettre en place des stations météorologiques et réaliser des mesures glaciologiques.